EREVAN, 5 JANVIER, ARMENPRESS: CNN a publié un article présentant la situation en Artsakh après le blocus du corridor de Latchine, rapporte "Armenpress". Il est à noter que les manifestants ont bloqué le corridor de Latchine avec le soutien du gouvernement azerbaïdjanais, car selon les analystes politiques azerbaïdjanais, les manifestations en Azerbaïdjan sont considérées comme illégales si elles ne sont pas approuvées par le gouvernement.

L'auteur de l'article rapporte que de nombreux problèmes difficiles sont apparus en Artsakh. L'UNICEF, pour sa part, a prévenu que les enfants manquent de nourriture et de services de base, et que certains sont séparés de leurs parents ou de leurs tuteurs légaux et se retrouvent de l'autre côté de la route. Malgré cela, selon l'auteur, les Arméniens du Haut-Karabakh ne désespèrent pas et s'entraident toujours.

"Les États-Unis, l'Union européenne, le secrétaire général des Nations unies et plus d'une douzaine de pays, dont le Canada et le Mexique, ont appelé l'Azerbaïdjan à ouvrir la route vers le Haut-Karabakh, mais ces appels ont été ignorés... La Russie ne pouvait rien faire pour résoudre le problème. Mais dans le même temps, la Russie ne veut pas que les pays occidentaux s'ingèrent et résolvent la confrontation", indique l'article.

L'auteur rappelle également qu'après la guerre de 44 jours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en 2020, un cessez-le-feu a été établi par l'intermédiaire de la Russie et des casques bleus russes ont été envoyés dans la région, mais, selon lui, ce n'était pas une bonne solution.

"Depuis que la Russie s'est affaiblie en Ukraine, il n'y a pas de médiateur efficace entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan, qui utilise ses richesses considérables en matière de pétrole et de gaz, tente d'obtenir un avantage maximal sur le terrain", indique l'article.

"Un réseau de facteurs économiques et stratégiques a lié Moscou à la Turquie et à son allié l'Azerbaïdjan. En raison des sanctions occidentales contre la Russie et des tensions avec de nombreux partenaires économiques, Moscou dépend de plus en plus de la Turquie pour ses échanges commerciaux et, pour éviter les sanctions, la Turquie est devenue le principal intermédiaire pour les exportations russes de pétrole et de gaz et les importations de technologies stratégiques", écrit l'article, ajoutant qu'à mesure que les liens russo-turcs se sont renforcés, Moscou n'est pas disposé à contrer le comportement de l'Azerbaïdjan, si bien que la situation pourrait être grave et finalement mortelle.

Selon Michael Rubin, membre senior de l'American Enterprise Institute, qui étudie la région, il existe un risque de nettoyage ethnique si les puissances mondiales ignorent la situation. M. Rubin estime que les États-Unis ne sont pas impuissants dans cette situation et qu'ils peuvent exercer une influence directe sur la Turquie et l'Azerbaïdjan en utilisant des instruments diplomatiques et économiques.

L'auteur de l'article ajoute que "la Russie et la Turquie cherchent à dominer le Caucase du Sud au détriment de leurs petits voisins.

"À l'heure où l'Occident rivalise avec la Russie au sujet de l'Ukraine, en la présentant comme une lutte pour la démocratie contre l'autocratie, il s'agit d'une arène vitale pour démontrer la même chose, ainsi que pour prouver que l'Occident a une réelle influence dans l'espace post-soviétique". Les États-Unis et l'UE ont imprudemment laissé à la Russie la tâche de maintenir la paix dans le Caucase du Sud. Les puissances occidentales doivent maintenant agir de tout leur poids diplomatique pour corriger cette erreur", conclut l'auteur.