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Interview du maire de Stepanakert

Interview du maire de Stepanakert

STEPANAKERT, 11 AOÛT, ARMENPRESS: Le maire de Stepanakert, David Sargsyan, note que le blocus complet de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan a créé une situation de crise dans presque tous les domaines de la vie à Stepanakert. Dans les conditions du blocus, le bureau du maire de Stepanakert met l'accent sur l'économie de ressources plutôt rares et sur leur utilisation ciblée.

Dans une interview accordée à "Armenpress", David Sargsyan a présenté en détail la situation et les problèmes qui sont apparus à la suite du blocus complet de l'Artsakh.

 - M. Sargsyan, depuis le 15 juin, l'Azerbaïdjan maintient un blocus total de la République d'Artsakh. Tous les types de fournitures humanitaires à destination de l'Artsakh ont été interrompus. L'approvisionnement en électricité et en gaz en provenance d'Arménie a été interrompu. Tout cela a créé de graves problèmes à Stepanakert. Comment la mairie tente-t-elle de résoudre ces problèmes ?

 - Le blocus complet a créé une situation de crise dans presque tous les domaines de la vie à Stepanakert. Nous parvenons difficilement à résoudre les problèmes des domaines relevant de notre compétence, même partiellement, car même les problèmes ordinaires et quotidiens deviennent insurmontables dans les conditions actuelles. Nous nous concentrons sur l'économie des rares ressources disponibles et sur leur utilisation ciblée en cas d'urgence.

- Comment se passe l'approvisionnement en eau à Stepanakert ? Il n'y a pas d'eau, même dans les magasins, en cette période de canicule. Quels sont les risques à cet égard, est-il possible que l'approvisionnement en eau se fasse dans les délais prévus ? 

- Les facteurs décisifs pour assurer un approvisionnement en eau 24 heures sur 24 sont les ressources des rivières qui alimentent le système, une alimentation électrique ininterrompue, la disponibilité du volume de carburant nécessaire et un personnel consciencieux. À la décharge de l'organisation de l'approvisionnement en eau de la ville, on dira qu'aujourd'hui la compagnie Jrmukh-Koyukhi est le dernier facteur, le seul maillon fiable de cette chaîne. En raison de la hausse des températures, de l'évaporation accrue de l'eau dans les rivières, des coupures d'électricité des ventilateurs et des pénuries de carburant, et dans de nombreux cas du manque de carburant, de graves problèmes se posent pour le fonctionnement normal du système d'approvisionnement en eau. Il faut noter que la baisse du niveau de l'eau dans les rivières s'accompagne d'une augmentation de la consommation de liquides vitaux. L'utilisation de l'eau potable pour l'irrigation des cultures maraîchères dans les parcelles des ménages y a également contribué, car les légumes ne sont pas importés en raison du blocus. 

- Des informations circulent sur Internet selon lesquelles la pénurie de carburant diesel à Stepanakert entraînerait un problème d'enlèvement des ordures. Quelle est la situation à cet égard ? Est-il possible de procéder au ramassage des ordures d'une manière ou d'une autre ? Qu'est-ce qui est à l'origine de ce problème

 - Dans la chaleur de l'été, c'est le problème le plus pénible. Le manque de gasoil pose de sérieux problèmes pour la bonne organisation de l'assainissement. Nous utilisons des camions poubelles en alternance. La situation sanitaire de la ville reste gérable. Nous faisons tout pour éviter qu'elle ne franchisse la ligne dangereuse. D'ailleurs, compte tenu de la température élevée, les décharges sont non seulement nettoyées, mais aussi désinfectées, ce qui permet d'éviter d'autres complications.

- Quels problèmes l'arrêt des transports publics dû à la pénurie de carburant a-t-il entraînés ?

- En raison du manque de carburant, le fonctionnement des transports publics est devenu impossible. Par conséquent, les habitants doivent parcourir des kilomètres à pied par ce temps pour se rendre au travail ou ailleurs. Si certains hommes en sont venus à se déplacer à bicyclette, les personnes âgées et les femmes sont confrontées à un problème. Une nouvelle année scolaire s'annonce. Des milliers d'écoliers, de parents et d'enseignants devront faire face à ce grave problème. Je vous assure qu'en cas d'importation de carburant, nous assurerons immédiatement le fonctionnement des transports publics.

- Quels sont les problèmes que les habitants adressent le plus souvent à la mairie ?

 - Les problèmes sont multiples, de la réparation des toits à la fourniture de carburant ou même de cigarettes. Bien sûr, nous agissons dans les limites permises par la législation et satisfaisons les demandes dans la limite des possibilités, qui se réduisent de jour en jour. D'un autre côté, c'est à la fois une responsabilité et un honneur pour les fonctionnaires municipaux de recevoir autant de demandes. Cela signifie que les habitants font confiance aux autorités municipales et sont sûrs que leurs demandes ne resteront en aucun cas sans réponse.

- Les institutions et les entreprises subordonnées à la mairie fonctionnent-elles ? La mairie a diffusé des vidéos montrant que ses employés effectuent parfois des travaux manuels pour des machines. Y a-t-il des emplois qui ont dû être fermés ?

- Nous agissons avec difficulté, mais avec honneur. Nos équipes de travaux publics répondent à divers appels, se rendant sur les lieux à pied, et l'aménagement paysager n'utilise depuis longtemps que des outils traditionnels. Surtout pendant les mois d'été, un tel travail ne mérite que des éloges. Et c'est grâce à ces ascètes que la ville peut maintenir sa vitalité. Quant aux fermetures d'emplois, au moins nous ne connaissons pas de tels cas, car ils sont principalement financés par le budget de l'État. Bien sûr, j'aimerais que tous mes employés continuent à travailler, car si l'on ajoute le chômage aux nombreux désagréments causés par le blocus, il n'est pas difficile de prévoir quelles pourraient être les conséquences.








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