EREVAN, 25 OCTOBRE, ARMENPRESS: La République d'Arménie peut être pacifique si notre région est pacifique. C'est pourquoi l'Arménie n'oppose en aucune manière ses idées de paix aux intérêts régionaux de paix et ne les sépare pas de ces derniers. C'est ce qu'a déclaré le premier ministre arménien Nikol Pashinyan lors d'un entretien avec le journaliste du Wall Street Journal Yaroslav Trofimov.

Il a répondu à la question suivante du correspondant : "L'environnement international a manifestement changé au cours des trois dernières années et, dans la guerre en Ukraine, la Russie et les États-Unis, ainsi que leurs alliés, se trouvent dans des camps opposés. Selon vous, quel a été l'impact de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sur l'environnement sécuritaire de l'Arménie ?" Nikol Pashinyan s'est dit convaincu que tous les événements qui se déroulent sont liés par des connexions internes, y compris la guerre de 44 jours au Haut-Karabagh en 2020.

" Bien sûr, ces impacts sont très directs et, dans le monde moderne, ils sont ressentis, visibles et significatifs même à des milliers de kilomètres de distance, mais les événements que vous mentionnez se produisent dans notre région, près de nos voies de transport, ou sur nos voies de transport.

Mais notre réaction à ces événements est aussi que notre région a besoin de paix, et nous considérons qu'il est important de poursuivre cette politique de manière cohérente, parce que vous voyez, il y a une nuance très importante que j'ai mentionnée à nouveau dans mon discours au Parlement européen, qui peut parfois passer inaperçue, ne pas être enregistrée. Lorsque nous disons que nous avons un programme de paix, la République d'Arménie peut être pacifique si notre région est pacifique, il ne peut y avoir une situation où notre région n'est pas pacifique, mais où la République d'Arménie est pacifique. C'est pourquoi nous n'opposons ni ne séparons en aucune manière nos idées de paix des intérêts régionaux de paix. Il s'agit là d'une formulation très importante, d'une caractéristique très importante que je voudrais souligner", a fait remarquer M. Pashinyan.

"Si nous examinons l'histoire des relations entre le peuple arménien et la Russie au cours des siècles, cette tension que nous voyons aujourd'hui, que je n'appellerais pas nécessairement une rupture, mais peut-être pour de nombreuses personnes le sentiment d'avoir été trahies, dans quelle mesure cette tension est-elle historique ? a demandé M. Trofimov.

Vous savez, si vous mettez l'accent sur le contexte historique, dans ce contexte historique, je ne mettrais pas tant l'accent sur les relations entre l'Arménie, le peuple arménien et la Russie, que sur les relations entre l'Arménie et la Turquie ou entre l'Arménie et les peuples turcophones de la région, ou plutôt sur les relations de l'Arménie avec la Turquie et l'Azerbaïdjan. Voici toutes les questions et voici les réponses à toutes les questions. Et j'avance cette logique que nous devrions travailler, tout d'abord, à améliorer nos relations dans notre région, avec qui nous avons de bonnes relations, afin d'améliorer ces relations. Nous parlons de la Géorgie et de la République islamique d'Iran. Et avec les pays avec lesquels nous avons des relations tendues ou pas de relations du tout, nous devrions créer ces relations et essayer d'avancer pas à pas.

Il s'agit d'une circonstance très importante et, franchement, je n'ai pas la réponse à cette question et j'essaie de trouver la réponse à la question de savoir ce que l'Arménie devrait faire. Il est très important de savoir dans quelle mesure nous serons capables de formuler des intérêts régionaux. De plus, dans ce contexte, nous pouvons comprendre les intérêts régionaux de manière un peu plus étroite et un peu plus large, dans le contexte du Caucase du Sud et dans un contexte plus large.

Beaucoup dépend de la mesure dans laquelle nous serons capables de formuler des intérêts régionaux, car lorsqu'il n'y a pas d'intérêts régionaux formulés, des tensions commencent à apparaître entre les intérêts de pays souverains, qui, si elles ne sont pas gérées, se transforment en escalades et en guerres. Mais la manière correcte et compétente de gérer ces tensions est d'avoir une compréhension des intérêts régionaux, car vous savez, nous ne pouvons pas faire en sorte que tous les pays et les peuples de la région soient identiques, avec une pensée identique, des idées identiques, des perceptions identiques et ainsi de suite, et il n'est pas nécessaire de faire cela, car ce qui devient une cause de contradictions peut parfois devenir une cause de complémentarité, sans parler du fait que ces cultures, ces histoires, ces traditions peuvent se compléter mutuellement.

Mais il faut trouver la formule qui permet de les formuler et de les agencer de manière à ce qu'elles ne se heurtent pas, mais qu'elles se complètent.

En d'autres termes, ce n'est pas que nous ayons défini la tâche mais que nous ne puissions pas la résoudre, nous n'avons tout simplement pas défini la tâche, c'est-à-dire que nous n'avons pas encore le titre. Or, je pense que nous devrions avoir ce titre et essayer de créer du contenu sous ce titre.

Je ne peux pas me vanter de faire ce travail dans la région dans une mesure suffisante, mais je pense que si nous restons dans le cadre de ces accords qui sont déjà connus et dont j'ai parlé, les chances que quelque chose de similaire se produise augmenteront", a déclaré le Premier ministre.