EREVAN, 1^er DÉCEMBRE, ARMENPRESS: Le 1^er décembre, le ministre arménien des affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a participé à la 29e réunion ministérielle de l'OSCE à Łódź, en Pologne.

Ararat Mirzoyan a prononcé un discours, a indiqué à Armenpress le département des médias et de la diplomatie publique du ministère arménien des affaires étrangères :

"Chers collègues,

Tout d'abord, je voudrais remercier la présidence polonaise de l'OSCE pour avoir présidé l'organisation pendant un an et pour avoir organisé cette réunion.

Cette année a été marquée par d'énormes défis pour l'architecture de sécurité européenne. Nous sommes constamment témoins de violations de nos engagements, notamment des dix principes de l'Acte final d'Helsinki. Malheureusement, le Caucase du Sud est l'une des régions où nous sommes confrontés à l'utilisation et à la menace continues de la force. Notre voisin l'Azerbaïdjan poursuit non seulement sa rhétorique maximaliste et belliqueuse, mais aussi son agression militaire contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Arménie.

Les 13 et 14 septembre de cette année, l'Azerbaïdjan a déclenché une agression non provoquée, occupant environ 140 kilomètres carrés du territoire souverain de l'Arménie. Il s'agissait de la troisième attaque de grande envergure contre l'Arménie depuis la signature de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020. Cette agression a fait 233 victimes, y compris des civils, des milliers de citoyens arméniens déplacés à l'intérieur du pays, de graves dommages économiques et environnementaux aux établissements humains et aux infrastructures civiles. Les manifestations les plus brutales de crimes de guerre, notamment les exécutions extrajudiciaires et la torture de soldats Arméniens, sont la marque de l'agression Azerbaïdjanaise.

Nous tenons à exprimer notre gratitude aux partenaires qui n'hésitent pas à désigner l'agresseur et à parler haut et fort de la nécessité d'enquêter comme il se doit sur les crimes de guerre et d'en punir les auteurs. Il est tout aussi important d'exiger le retrait complet des forces armées azerbaïdjanaises des territoires souverains de l'Arménie. Leur présence continue sur les territoires internationalement reconnus de l'Arménie constitue un défi sérieux pour la paix et la stabilité fragiles de notre région.

De plus, en mars et en août de cette année, l'Azerbaïdjan a poursuivi ses actions provocatrices et agressives contre les Arméniens du Haut-Karabakh. En violation flagrante des pourparlers trilatéraux, l'Azerbaïdjan a pratiquement procédé au nettoyage ethnique d'une autre colonie du Haut-Karabakh et a tenté d'entraver le fonctionnement du corridor de Lachin, qui est la "ligne de vie" de plus de 120 000 personnes.

Mesdames et Messieurs,

Dans les circonstances actuelles, il est difficile d'envisager d'instaurer la paix dans une seule partie de la région de l'OSCE. Néanmoins, le gouvernement arménien a fait preuve de volonté politique et prend des mesures décisives pour ouvrir une nouvelle ère de paix et de stabilité dans le Caucase du Sud.

Malgré les fréquentes provocations de la partie azerbaïdjanaise, nous n'avons pas arrêté les négociations sur la normalisation de nos relations, le déblocage de tous les transports et communications économiques, ainsi que la délimitation et la sécurité des frontières. Je le dis clairement : l'Arménie est prête à procéder au déblocage des communications dès que l'Azerbaïdjan acceptera que toutes les routes fonctionnent dans le plein respect de notre souveraineté, de notre intégrité territoriale et de notre législation nationale.

Le processus de délimitation de la frontière de notre État ne doit pas se transformer en un mécanisme permettant d'affirmer des revendications territoriales à l'encontre de l'Arménie et doit donc être mené sur la base de cartes ayant un fondement juridique. À cet égard, les accords conclus à Prague et à Sotchi cette année, en particulier l'engagement en faveur d'une délimitation fondée sur la Charte des Nations unies et la déclaration d'Alma Ata de 1991, faciliteront ce processus.

Nous pensons que la question des droits et de la sécurité de la population du Haut-Karabakh doit également être traitée de manière globale. Ces questions ont toujours été au cœur du processus de paix sous la direction des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE.

Chers collègues,

Je saisis cette occasion pour exprimer la reconnaissance de l'Arménie et son soutien aux missions de l'UE et de l'OSCE déployées pour évaluer et surveiller la situation sur le terrain. Dans les circonstances actuelles, alors que l'Azerbaïdjan utilise des accusations tirées par les cheveux pour dissimuler le recours à la force contre l'Arménie, la présence internationale sur le terrain et une attitude claire à l'égard de l'agression et de l'État agresseur sont plus importantes que jamais.

Nous continuons de croire que l'OSCE, les pays coprésidents du Groupe de Minsk et les mécanismes de l'OSCE, avec leurs connaissances et leur expérience accumulées, peuvent et doivent contribuer à renforcer la stabilité et à établir une paix durable dans notre région.

Merci."